Les drones sont partout ! Et en sécurité évènementielle ?

Les technologies numériques ont révolutionné la sécurité des manifestations. L’usage de la vidéo s’est ainsi répandue largement aussi sur l’espace public que privé : leur (léger) ronronnement est familier. L’autre axe nouveau en plein déploiement est celui des drones. Ces outils nouveaux ont envahi la vie quotidienne et leurs usages se diffusent de manière exponentielle : images aériennes, analyse de sol, fiscalité du bâti, stérilisation d’espèces qui prolifèrent, lutte contre l’incendie via des caméras thermiques, livraisons… La guerre elle-même s’est vue transformée par ces engins utilisés dans une logique de système d’information (temps réel ou différé) mais aussi comme outils d’intervention.

En quelques années, le drone a vu ses performances -vitesse, autonomie, maniabilité- cloitrent spectaculairement alors que leur prix se réduisaient fortement. En y ajoutant la progression rapide du niveau des pilotes, on obtient un outil aux usages variés. Dans le domaine de la sécurité évènementielle, on a ainsi parfois vu apparaitre des drones dans les dispositifs comme en 2025 au festival de Cannes ou les forces de police ont annoncé déployer un drone pour sécuriser la Croisette.

Si techniquement, les progrès rapides permettent un usage sans risque pour les personnes au sol, dans le cadre de la sécurité privée le drone n’est pas encore très fréquent dans les dispositifs.

Son usage professionnel se heurte dans un premier temps à la réglementation générale de ce type d’aéronef notamment en zone urbaine habitée. Outre les zones d’accès strictement interdites, les pouvoirs sont assez rétifs à autoriser un usage, la doctrine étant plutôt la mise en place de système de brouillage pour neutraliser ces engins même non hostiles.

De plus, la question de la qualification des pilotes est souvent posée. Il existe aujourd’hui deux catégories (CATT –Certificat d’Aptitude Théorique de Télépilote de drone (-25kg)- et CATS  Certificat d’Aptitude théorique de Pilote à distance pour les scénarios standards) qui se distinguent notamment par la distance et le contrôle (100m en vue directe / 2km en vue indirecte).

Enfin la question des caméras embarquées et la captation d’image dans l’espace privé renvoient les drones à la réglementation générale de vidéosurveillance aussi sur les aspects d’angle de vue de ces engins mobiles que d’enregistrement/ détention d’images issues de ces machines.

A ce jour, ces trois éléments limitent un déploiement effectif large des drones dans les dispositifs de sécurité évènementielle. Mais dans un avenir proche, les organisateurs pourraient demander à tester certaines procédures utilisant des engins en vol. Les pouvoirs publics seraient alors amenés à cadrer règlementairement cet outil dans leurs usages sécuritaires privés, notamment aux abords de l’espace public.