Victimes de mouvements de foule : les plus faibles sont les plus exposés

Dans les mouvements de foule, ce qui différencie les personnes présentes dans leur intégrité physique est la capacité de leur organisme à supporter la pression mécanique exercée sur leur corps. Un drame récent renforce ce constat.

En juillet 2024, un prédicateur hindou organise un rassemblement de ses adeptes dans un petit village. La capacité du regroupement à l’origine était de 50000 personnes puis est passée à 80000 avec accord des pouvoirs publics. Le gourou avait déjà organisé un prêche avec 50000 fidèles pendant le Covid.

Finalement, la jauge a été totalement dépassée avec -selon les médias- 250000 personnes présentes. (Toutefois, dans un reportage on parle de 5000 personnes autorisées pour 15000 présentes).

A la fin de la manifestation, la sortie du site a été totalement saturée par le flux immense des spectateurs sortant. A l’origine du mouvement de foule, une tempête de poussière très violente a entrainé un mouvement de panique :au final, 121 morts (dont 106 femmes et 7 enfants). 72 sont formellement identifiés (chiffres au 4 juillet). La totalité des victimes est décédée par asphyxie. La plupart des blessés l’a aussi été par manque d’oxygène et compression du corps, sans évoquer les blessures psychologiques.

Ce drame rappelle que les victimes de mouvements de foules sont exposées à un risque de manque d’air, plus que de fracture. Dès lors, on comprend que la masse corporelle, la taille ou la tonicité des personnes sont des facteurs discriminants de létalité ou de blessures graves. Ce phénomène mécanique, parfois très lent et inexorable -comme lors de la Love Parade à Duisbourg en 1990- est difficile à anticiper pour les organisateurs. Ainsi, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont clairement plus exposés en cas de surtension ; cependant, rien n’est mentionné sur ce point dans le cas en Inde. Dans ce contexte, une attention particulière doit être apportée aux personnes en situation de handicap, notamment lors des déambulations (arrivée et départ) et en cas d’évacuation.

Le blocage ou le ralentissement d’un flux humain dans une configuration sous-dimensionnée suppose une anticipation du flux et du débit. Une marge de sécurité liée à l‘accélération du mouvement en cas de panique (ou d’un autre déclencheur) doit toujours être prévue.

Le compte rendu du drame (site courrier international) :

Le reportage (en anglais) sur la manifestation :

Quelques interviews de témoins (site 20 minutes) :

Pour rappel, un article du Figaro sur la Love Parade 1990 :