La reconnaissance faciale (ou pas !), un enjeu majeur pour l’évènementiel

Parmi les technologies pouvant sensiblement modifier le pilotage des évènements, la reconnaissance faciale constitue un outil utile et efficace. Il s’agit en fait plus largement de systèmes d’analyse biométrique (humaines) ou d’identification (véhicule). Ses applications concernent évidemment les aspects sécuritaires des manifestations mais aussi logistiques.

Les logiciels automatiques de traitement d’image disposant de cette fonction sont aujourd’hui largement utilisés partout dans le monde, aussi bien par les forces de l’ordre que par les organisations privées. Dans le domaine sportif, les JO de Tokyo 2020 (reportés en 2021 pour cause de Covid) ont par exemple largement utilisés cette possibilité.

Ces technologies offrent des possibilités nouvelles dans de nombreux domaines. Les progrès techniques incessants assurent un suivi des personnes (ou des véhicules) de plus en plus fiable, y compris en situation dégradée (lumière, foule, zone masquée) ou face à des individus tentant de modifier leur aspect dans le temps ou lors de leur déplacement.

Sur l’instant, la reconnaissance faciale croisée à des fichiers intégrant cette fonction permet d’identifier la présence de personne dans une zone qui leur est interdite. Outre cette possibilité, le système offre une fluidification et une fiabilisation des contrôles d’accès, moyennant une préparation minutieuse en amont. Dans le domaine routier, la verbalisation des stationnements abusifs ou gênants ou le péage des autoroutes -sur choix de l’usager- sont largement répandus. La géolocalisation ciblée des condamnés sous bracelet électronique ou le bornage des téléphones mobiles -sur demande judiciaire- est elle aussi en exploitation.

Les systèmes vidéo de reconnaissance peuvent ainsi s’appliquer aux clients, comme dans le cas de l’embarquement à la gare de Londres en classe affaire des passagers de l’Eurostar ou pour les passagers volontaires dans les gares de la région Rhône Alpes. Il s’applique également aux personnes accréditées par l’organisation : sportifs, artistes, exposants, personnels, bénévoles, prestataires ou forces de l’ordre. Dans ce cas, aucune substitution n’est possible contrairement aux système en code-barres.

 Ce faisant la fluidité des flux s’en trouve améliorée même en système mixte, contrôles humains / accès en RF. De plus, en évitant les regroupements, la transmission éventuelle de virus s’en trouve réduite, améliorant la sécurité sanitaire.

Enfin, les personnes non autorisées sont rapidement identifiées et traitées par des équipes dédiées. On notera toutefois que le recours à ce système interdit les échanges de billetterie entre spectateurs, le principe général de place nominative s’appliquant totalement lors de ce type de contrôle d’accès. Ce faisant, il limite les possibilités de fraudes ou d’activité commerciale masquées en billetterie. La SNCF propose ainsi aux détenteurs de cartes d’abonnement ou de réduction de déposer une photo sur leur espace en ligne, le contrôleur la voyant apparaitre lors du scanner du billet.

La reconnaissance faciale appliquée aux accréditations présente les mêmes avantages. Elle semble en outre plus facile et naturelle compte tenu de la présence quasi systématique d’une photo du porteur sur les « pass tour de cou » plastifiés.

Qu’il s’agisse de spectateurs ou de personnels, la reconnaissance faciale permet en outre de réduire ou d’élargir les droits d’accès d’un individu en temps réel. On notera enfin, qu’en cas de litige ou même d’enquête policière ou judiciaire, l’enregistrement permet une analyse rapide et fiable des personnes présentes (horaires et lieux) ainsi que leurs déplacements. Dans tous les cas, un outil efficace dès lors qu’il est manipulé par des agents formés.

Se pose alors dans certains pays dont la France, la question de la protection des libertés fondamentales et du stockage/ usages des données. Jusqu’à ce jour, hors demande volontaire des usagers ou test provisoire, le recours systématique à la reconnaissance faciale n’est pas autorisé. On notera toutefois qu’une récente jurisprudence forte du Conseil d’Etat n’interdit pas l’usage de logiciel muni de cette option, dès lors que la « couche » reconnaissance faciale n’est pas utilisée.

Le lien vers BFMtv sur le système mis en place par Eurostar

Le lien vers le site « le relève et la peste » sur le test par la SNCF de reconnaissance faciale pour ses clients

Le lien vers Le Monde sur le test par certaines collectivités de système d’IA sur la vidéo protection (avec RF possible)