11 décembre 2024
La doctrine se définit comme « l’Ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action ». En matière de sécurité des manifestations, la mise en œuvre récente d’une procédure de crise lors d’un match de football, apporte une inflexion majeure à la doctrine, de manière assez inaperçue. L’(excellent) site 83-629.fr a repris et commenté l’information du point de vue de la réglementation (droit du travail et Code de la Sécurité Intérieure) alors que Ouest-France et la Dépêche en faisaient un compte rendu général.
Les faits : menée 0-2 sur leur terrain par Auxerre, Nantes se trouve en position de reléguable sportivement. Une partie des supporters depuis la tribune Loire scande des slogans et lance sur la pelouse divers objets. L’arbitre interrompt le match conformément au protocole de la LFP. Après reprise, un groupe d’ultras particulièrement virulent, tente d’envahir le terrain. Les stadiers en bas de tribune sentent qu’ils ne peuvent pas bloquer ces spectateurs. Le PC sécurité déploie alors une équipe d’intervention mobile formée d’agents de sécurité privé équipés de protection individuelle (EPI). Elle sera renforcée rapidement par des CRS pré-positionnés par la Préfecture en périphérie du stade. Finalement contenus en bas de la tribune, les supporters en cause se calment. Et le match se termine, tardivement, dans une enceinte quasiment vide de spectateurs.
Si des équipes mobiles d’intervention en sureté sont parfois présentes dans les dispositifs –(comme en médical/secours à personne et en incendie / panique), dans le cas présent, ce qui interroge c’est la nature de l’intervention de l’équipe d’agents privés présente. Les EPI dont ils disposaient font clairement penser à une fonction de répression, qui dépasse celle d’une intervention classique sur un incident par des AGS. Historiquement, le superviseur -si son dispositif privé est dépassé- peut solliciter une intervention des forces de l’ordre (publiques) ; le service d’ordre en place (privé) devient alors marginal dans l’action.
A noter que dans le cas de rencontres de football, un représentant de la Préfecture est présent dans le PC pendant toute la rencontre et à même de « prendre la main » et engager/ coordonner les moyens publics. L’un des exemples les plus marquants de cette irruption des forces de l’ordre dans une tribune avait été celle des CRS au Parc des Princes lors d’un match PSG-Caen en 1993 (avant donc la loi de 1995). Les pouvoirs publics peuvent même facturer leur présence -y compris sans intervention- à l’organisateur de la manifestation depuis un arrêté de 2010.
Le modèle vu à la Beaujoire s’inscrit dans une doctrine ancienne de continuum de sécurité entre le public et le privé. Ce qui interpelle dans le cas présent est la présence d’agents privés équipés de manière « quasi » policière, à l’exception des outils de répression classique des CRS (ou gendarmes mobiles). Cette présence a probablement été validée en amont lors de la réunion Préfecture. En autorisant -à priori- la présence d’agents de sécurité privés équipés spécifiquement dans une logique d’affrontement en cas d’incident (ce qui jusqu’ici relevait des forces de l’ordre en réserve), les pouvoirs publics infléchissent la frontière « classique » entre les acteurs privés et publics. La présence de tels ASP nous semble s’inscrire dans une tendance de désengagement de l’État sur ses fonctions régaliennes de répression,phénomène déjà observé avec la montée en puissance des prérogatives des policiers municipaux.
Un cordon de sécurité non plus constitué d’agents en tenue « classique » mais de personnels clairement perçus comme potentiellement « fermes » dans l’action est une nouveauté dans le paysage de la sécurité privée en France. Les effets sur les spectateurs face à eux, ainsi que sur les autres personnes présentes et témoins de ce déploiement, sont peut-être contre productifs sur la sécurité du public au sens large. L’avenir dira si cette expérience se généralisera en cas de risques / menaces identifiés comme majeurs.
Le lien vers l’analyse du blog 83-629 :
Le lien vers l’article de Ouest France :
Le lien vers l’article de la dépêche sur Nantes-LE Havre
Le lien vers le résumé -très instructif- du match PSG-Caen en 1993
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