Foule en stock et en flux : une modélisation clé pour l’organisateur pour ne pas passer dans le rouge

Parmi les défis que constitue l’organisation d’évènements de masse figure la modélisation de la foule attendue aussi bien en termes de flux -arrivants, internes et sortants- que de « stocks » de spectateurs dans et autour du site.

Les deux difficultés majeures sont :
– D’une part, l’évaluation du nombre de personnes attendues ;
– et d’autre part l’importance des flux de spectateurs en accès et en sortie et le cas échéant, les mouvements de foule à l’intérieur du site pendant la manifestation.

Sur le premier point, la mise en place de système de prévente est devenue quasi systématique pour de nombreux évènements. Elle permet de déterminer en amont de la manifestation le nombre de spectateurs attendus sans risque d’une arrivée massive de personnes susceptibles de saturer le dispositif aux abords du site. Ce système de prévente obligatoire s’est même généralisé pour les évènements en accès gratuit, imposant de disposer d’une réservation pour accéder à l’évènement, même à titre d’invitation. Dès lors, l’organisateur dispose d’une information fiable sur l’affluence attendue et la capacité de la jauge à y faire face, quelle que soit la zone du site concernée. Un système de comptage permanent et fiable est quasi indispensable. La puissance publique -et parfois les assureurs- sont d’ailleurs de plus en plus fréquemment à même de l’exiger. De nombreux sites touristiques mettent ainsi en place une jauge limitée pour leur accès, parfois au grand dam des commerçants locaux comme l’évoque le site TourMag.

La deuxième difficulté dans la gestion de foule est celle de l’intensité des flux. Le dispositif doit être calibré pour faire face aux périodes où le flux est maximum, parfois sur des durées relativement brèves. Les unités de passage se modélisent par leur localisation et leur nombre mais aussi par la rythmicité moyenne de passage et la capacité à ne pas interrompre le flux en cas d’anomalie ; celles-ci doivent être traitées à part.

Le lissage des arrivées est souvent un enjeu majeur pour éviter l’apparition d’attroupements, voire de tensions, en cas de retard pour accéder à la manifestation. Ainsi, de nombreux sites touristiques proposent des billetteries à créneau horaire comme le décrit France-Bleu.

Certains organisateurs peuvent même limiter la durée de présence pour éviter des phénomènes de bouchons ou de dépassement des capacités d’un site. Sur cet aspect, on soulignera que le raisonnement sur le site dans sa globalité ne peut suffire. Ainsi, comme le mentionne le Huffington Post, le musée du Louvre réfléchit à « isoler » la Joconde des autres œuvres tant ce tableau constitue un attracteur majeur de visiteurs. Le problème mécanique de surdensité autour de Mona Lisa -alors même que le site dans sa globalité n’est pas saturé- est un quasi cas d’école. C’est donc bien zone par zone et période par période qu’il faut modéliser la foule attendue, aussi bien en flux qu’en stock.

Lien vers France-Bleu sur les fanzones des JO de Paris 2024

Lien vers Tourmag sur les sites touristiques à jauge limitée

Lien vers Huffpost sur La Joconde