Directeur sécurité des manifestations sportives, commerciales et culturelles : quel cumul des fonctions ?

L’organigramme d’un évènement constitue une information pertinente sur la manière dont l’Organisateur a modélisé sa structure. En y superposant les ressources RH en personnels, on obtient une vision assez précise des aspects fonctionnels de la manifestation.  Généralement, ces représentations modélisées que sont les organigrammes comprennent trois grands domaines fonctionnels en rang 2, sous la direction/ coordination générale. Le premier regroupe les aspects juridiques, administratifs (dont RH) et financiers. Le 2^ème agrège la dimension marketing, communication et commerciale. La 3^ème fédère les fonctions logistiques de production de l’évènement aussi bien dans ses aspects de conception/préparation que dans les actions Jour J.

Dans cet ensemble, la place de la fonction « Sécurité » peut varier fortement d’un cas à l’autre. Cette place formelle de la fonction sécurité est un indicateur précieux de son importance, de sa perception et de son rôle dans l’évènement. Cette fonction peut constituer un silo spécifique -à part entière- ou une sous-fonction du versant « production » de l’évènement.

Dans la pratique, on observe fréquemment une proximité entre la « direction technique », la « direction logistique & opération » et la « direction sécurité ». Dans certains cas, ces fonctions sont assurées par une et même personne, ce qui n’est pas souhaitable. Ces trois aspects souvent proches dans les organigrammes revêtent en effet  de savoirs et d’expertises spécifiques. Et doivent fonctionner en concertation permanente, sans mélanger les rôles.

En pratique, la difficulté majeure est la prise en compte des contraintes et objectifs de chacun. Les professionnels de la sécurité possèdent un œil différent sur les conséquences de telle ou telle décision ou modification du déroulement de l’évènement. Les changements d’horaire ou de programme, de configuration physique ou de jauge impactent le dispositif de sécurité. Cet équilibre permanent est particulièrement remis en question dans les situations de crise.

Les interférences entre domaines peuvent alors devenir fréquentes, amenant parfois des phénomènes extrêmes de « pollution » de l’action des uns par les autres.

En toile de fond de cet ensemble d’acteurs figure la question latente de la dimension financière entre contrôle des couts et/ou manque à gagner générés par une décision technique ou sécuritaire. Ainsi en est -il du maintien (ou non) du festival de Beauregard en Normandie dans un contexte d’émeute urbaine relayé par France 3. France Bleu relate deux cas de difficultés techniques du fait de la tempête Ciaran et via les conséquences sécuritaires des décisions de report des rencontres sportives et les conséquences que ce type de décision entraine. Enfin, le cas d’un festival relocalisé du fait des conditions météo, avec très probablement des conséquences en termes de logistique et de sécurité.

Le lien vers l’artcile de France 3 sur le festival de Beauregard 

Le lien de France Bleu sur les suites de la tempête Cioran sur une rencontre de rugby

Le lien vers le cas d’un changement de programme suite aux conditions météo